Jean Christophe Garcia


L’historique style documentaire se trouve à l’origine de la pratique de la photographie de Jean-Christophe Garcia. Le document, justement, quelle/où est la signification d’une photographie dont la forme lui confère potentiellement une dimension documentaire ? La question du document rejoint pour J-C Garcia celle d’une légitimité d’un projet qui n’a pas l’intention de représenter analogiquement le réel du monde, qui ne révèle pas sa signification, mais son épreuve. Tout un chantier d’interrogations proposé en partage aux spectateurs et cela depuis son projet « Des cinémas, inventaire subjectif des Cinémas de Villages en Aquitaine – 1993/1994 ».

La signification de ses photographies reste latente, le travail de signification étant laissé aux spectateurs, à chacun d’eux. Chaque image réalisée se propose à la subjectivité de son spectateur et offre les conditions d’une objectivité possible.
C’est un geste comme neutre qui préside à la réalisation de chaque image, sans affect apparent pour tel objet présent dans l’espace photographié, sans établir une hiérarchie entre les éléments en présence qui serait le fait du photographe.

Jean-Christophe Garcia sait qu’un choix formel est une forme d’être au monde, à son histoire. Un monde qui plus que jamais se conçoit et se mémorise individuellement comme collectivement par l’image optique.

En 2010, J-C Garcia crée le personnage virtuel d’Atgol cheminant dans le monde modélisé par les nouvelles technologies. Un voyage en immersion dans une réalité visuelle que l'on ne peut toucher. 3D sans relief ni volume ni profondeur.
Projeté au cœur même de la représentation d’un monde qui semble se construire sur les ruines et la négation d’un passé si proche, Atgol photographie un monde qui se délite dans cette préfiguration d’un monde meilleur. Sur quelles ruines se construisent ces images, qu’est-ce qui se ruine, se perd, de quoi ces images sont le tombeau ? Sensation d’assister à une disparition et en même temps d’être devant une préfiguration d’un futur proche, déjà là. Quelque chose semble s’effondrer. 
Devenir de l’image entraînant d’une façon tragique le monde lui-même.

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